Selon l'Organisation mondiale de la santé, il existe un lien direct entre la consommation d'alcool et le risque de devenir une victime de viol.
Effets de l'alcool :
L'alcool a un impact direct sur le fonctionnement cognitif et physique. Il réduit le self-contrôle et la capacité de traiter correctement les informations fournies par les sens. C'est pourquoi des personnes ayant bu ne vont pas reconnaître les signaux d'alarme dans une situation potentiellement dangeureuse, ce qui les marque comme victimes faciles. En plus, les éventuels témoins risquent de ne pas interpréter la situation comme dangereuse s'ils ramènent la résistance de la victime à son état d'ébriété. Bien sûr, ce n'est qu'une explication, mais ne doit pas servir d'excuse aux agresseurs.
Faites toujours attention à votre verre, Mesdames, mais aussi au nombre de vos verres, en public et en privé. Et quand vous sortez, désignez une personne pour un retour sans accident, mais aussi pour surveiller vos fréquentations pendant la soirée.
Ce que dit la loi :
En droit, il est vrai que le viol, crime prévu par l'article 222-23 du Code Pénal, n'est constitué que lorsque une pénétration a été réalisée par violence, contrainte, menace ou surprise. Il parait évident qu'une personne droguée ou fortement sous l'emprise de l'alcool, ne peut plus exprimer un refus: le violeur n'a donc pas à user de violence, contrainte ou menace pour arriver à ses fins: la victime ne peut plus lui résister.
Reste cependant que la loi prévoit que si la pénétration a lieu par "surprise" il s'agit encore d'un viol. Il y a surprise, au sens de la loi, lorsque la victime est, pour une raison liée à sa situation personnelle au moment des faits, dans l'incapacité de consentir.
C'est précisément cette notion de viol par "surprise" qui permet de faire condamner les violeurs qui droguent leurs victimes. Sur cette notion, la jurisprudence assimile le viol par surprise au viol par violence. Ainsi, il a été jugé que "constitue un viol le fait pour un homme d'avoir des relations sexuelles avec une femme en état de léthargie ou de défaillance (CA Besançon, 31 déc. 1857, DP 1871. 5. 33).