Procédure judiciaire, étape 1
LE DEPÔT DE PLAINTE. Etape 1
L'idéal est de déposer plainte le plus rapidement possible, idéalement dans les heures qui suivent immédiatement l'agression.
La plainte se fait à la Gendarmerie, ou au Commissariat de Police :
- de votre domicile,
- ou du lieu de commission des faits.
Lorsque cela est possible, téléphonez pour prévenir de votre venue, ce qui permettra généralement que vous soyez reçu(e) par un Officier de Police Judiciaire formé spécialement à ces situations.
Si vous n'avez pas déposé plainte immédiatement, vous pouvez naturellement suivre le même processus (dépôt de plainte en Gendarmerie ou Commissariat de Police).
Mais il est certainement préférable, puisque l'on n'est plus dans une situation d'urgence, de prendre rendez-vous avec un Avocat, lequel, après vous avoir longuement écoutée, rédigera une plainte au Procureur de la République (privilégiez un avocat sensible à la cause des victimes qui prendra tout le temps nécessaire pour vous écouter, sans être dérangé par le téléphone, les audiences, les urgences...).
Lors de votre audition devant les services de Police ou de Gendarmerie (lorsque vous déposez plainte vous-même, ou sinon, sur instructions du Procureur de la République), vous devrez donner le maximum d'informations, s'agissant du déroulement des faits, avant, pendant, et après votre agression, et sur la personne de votre agresseur. Ne cachez rien, même si quelque part, vous vous sentez "coupable" de quelque chose. Si vous avez bu de l'alcool par exemple, dites-le, de même si un "flirt" a mal tourné. Si vous ne connaissiez pas votre agresseur, donnez le maximum de détails pour permettre de l'identifier rapidement.
Si vous déposez plainte immédiatement après l'agression, vous serez invité(e) à vous rendre immédiatement aux urgences, où un examen médical gynécologique sera pratiqué. C'est désagréable, mais c'est indispensable.
Autre moment terrible : celui d'une éventuelle confrontation avec votre agresseur dans les locaux de la Gendarmerie ou du Commissariat.
Sachez que vous avez le droit d'être assisté(e) lors de cette éventuelle confrontation, par un Avocat de permanence, au titre de l'aide juridictionnelle (donc gratuitement).
Presque systématiquement, votre agresseur va nier les faits, dire que vous étiez consentant(e), ou parfois même pire encore, il va tenter d'inverser les rôles, se poser en victime, et dire que vous l'avez provoqué(e).
Ne vous laissez pas impressionner, la victime, c'est vous, et celui (celle) qui est en garde à vue, c'est lui (ou elle) !
A l'issue de cette première phase, l'agresseur sera généralement conduit devant un Juge d'Instruction, qui après l'avoir entendu, demandera, ou non, au Juge des Libertés et de la Détention son placement en détention.
C'est à partir de ce moment que commence réellement la phase d'instruction de l'affaire.